Alors que le tournage de La Belle et la Bête se termine, on avertit Cocteau et Jean Marais qu’une propriété du XVIIe siècle est à vendre dans une bourgade proche de Fontainebleau : Milly-la-Forêt. Entourée de douves, encadrée de tourelles, la Maison du Bailli semble surgir d’un conte de Perrault. Dès la première visite, les deux hommes sont conquis par le verger, le petit pont couvert de végétaux, la proximité de la forêt. En 1947, après avoir signé l’acte d’achat, les nouveaux propriétaires se partagent les lieux : rez-de-chaussée commun; premier étage pour le poète; grande pièce sous les toits pour le comédien.

Après avoir enjambé les marches d’un perron encadré par deux sphinges, les visiteurs pénètrent dans le vestibule. Dans le salon, un tableau de Christian Bérard représentant la rencontre d’Œdipe et du Sphinx surplombe un canapé victorien. Sur un tapis de la Savonnerie sont dispersés des animaux en bois, en bronze ou en papier mâché : biches, licorne, coq, flamants roses. Dans son bureau, Cocteau a rassemblé souvenirs, cadeaux, tableaux et livres. Des dessins et des photographies sont punaisés sur le mur, au-dessus de sa table de travail. Dans la chambre adjacente, un lit à baldaquin fait face à une fenêtre qui ouvre sur le Château de la Bonde. Un couple de gardiens veille sur le jardin, la cuisine, les chats et les chiens. Ainsi que sur le potager et les plantations. Cocteau réside dans cette maison jusqu’à son décès, le 11 octobre 1963.

Restaurée  grâce à Pierre Bergé, la demeure est ouverte au public depuis 2010. Le 30 juin prochain, elle entrera dans sa période estivale et, accueillera, les samedis et dimanches, visiteurs ou promeneurs.

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