« Le lendemain du tournage, on reste sous l’impression du spectacle, on ne remarque rien d’autre que les fautes, on s’hypnotise sur des détails absurdes. L’admirable du cinéma, c’est ce tour de cartes perpétuel qu’on exécute devant le public et dont il ne doit pas connaître le mécanisme. La nature nous a donné des nerfs pour souffrir et prévenir, une intelligence pour savoir souffrir et nous mettre en garde. La lutte contre la souffrance m’intéresse au même titre que le travail du film. (Jean Cocteau Chronique de neuf mois de tournage (1945-1946), d’une amitié avec Jean Marais, La Belle et la Bête est surtout la confession d’une intériorité, le témoignage émouvant du combat que mènent le poète et son œuvre contre l’ange de la maladie. »