Jean Cocteau immense artiste, parle de son métier « d’artiste-poète » :
On fouille la nuit. Il y en chaque homme une nuit qu’il connaît très mal. Pour moi, un poète, c’est un homme qui est au service de forces qu’il connaît très mal. Nous sommes la main-d’œuvre d’un « moi » que nous connaissons très mal, qui n’a rien à voir avec notre « moi » de surface, et surtout rien à voir avec le « moi » de légende qu’on nous invente.
La vie d’un poète n’est pas drôle. Les Muses sont des dames terribles, des mantes religieuses qui vous mangent pendant l’accouplement, pendant l’amour.
Beaucoup d’écrivains s’imaginent, quand je parle humblement de cet état modeste du poète qui n’est que la main-d’œuvre de forces profondes qu’il ne connaît pas, que je parle de l’inspiration, alors que c’est une expiration : ils s’imaginent qu’on reçoit quelque chose d’un ciel, alors que cela vient de nos ténèbres profondes, de la nuit du corps humain. Ce n’est pas une inspiration mais une expiration, quelque chose qui sort de nous.
Photo : Jean Cocteau dans son appartement par Willy Maywald
Bonsoir. Les quatre pointant le bout de leurs nez dans la grâce de leurs quelques traits. Limitant ainsi dans leurs façons désinvoltes une sourde prière en quatrain a de bienfaisantes et bienveillantes constellations, peut aussi ma foi, provoquer des suées, bien avant la mise en oeuvre !