C’est au Moulin de Touvoie que Jean Cocteau a commencé le tournage de « La Belle et la Bête », le 25 août 1945. Dans le parc de ce manoir du XV siècle, en bord de ruisseau, il a situé les scènes de vie du marchand et de ses filles dont Belle. Depuis, rien n’a changé et il n’est pas difficile de situer la scène des draps qui sèchent au soleil ou celle des chaises à porteurs qu’utilisent les deux « méchantes » soeurs jouées par Mila Parely et Nane Germon. Entre les prises, Josette Day (Belle) et Jean Marais (qui incarnait La Bête, mais aussi Avenant) jouaient aux cartes ou au portrait. En cette fin d’été, le climat tourangeau se montrait capricieux. Entre les passages de nuages et le bruit des avions qui décollaient d’un aérodrome voisin, chaque membre de l’équipe devait se tenir prêt à tourner dès que la lumière devenait bonne. Jean Cocteau a raconté ces péripéties dans « La Belle et le Bête, Journal d’un film ».
Un évènement : Les Editions des Saints Pères nous offrent aujourd’hui la réédition d’Orphée de Jean Cocteau. En 1944, Rombaldi publiait un livre magnifique qui comprenait le texte de la pièce (1925) auquel le poète avait ajouté des dessins spécialement conçus pour cette publication. Tiré à très petit nombre d’exemplaires, le livre était devenu introuvable… Jusqu’à maintenant !
https://www.lessaintsperes.fr/fr/
Les vacances terminées et la rentrée accomplie, le blog reprend son activité. En lien direct avec le Comité Jean Cocteau, il continuera de vous informer régulièrement des évènements concernant le poète. En vous inscrivant, vous recevrez ces publications.
Vous pouvez aussi nous retrouver sur Instagram à : blogofficieljeancocteau
Pour bien commencer l’automne, la réédition d’une publication rare et devenue quasi introuvable sera dévoilée mercredi prochain. Je ne vous en dis pas davantage, mais vous donne un indice avec un dessin dont la légende n’est volontairement pas complète afin de vous laisser chercher. Dans peu de temps, vous saurez tout.
Dessin de Jean Cocteau. 1944. D.R
Alors qu’il fait 36° à Paris, essayons de nous rafraîchir l’esprit en regardant le dessin de la bataille de boules de neige qui illustre « Les Enfants Terribles », roman écrit par Jean Cocteau, en 1929, pendant sa deuxième cure de désintoxication. Celui-ci fait partie des 60 dessins qui, illustrant l’histoire, ont été publiés en 1934 chez Bernard Grasset.
J’ai trouvé cette lettre bouleversante et d’une rare sincérité. Elle révèle l’amitié qui liait la chanteuse et le poète…
Edith Piaf, Riviera night-club, Miami Beach, Florida, USA
Le 28 Février 1953
Mon Jean Chéri,
Quelle joie de lire et relire ta lettre, je sais combien sont nombreux ceux qui t’aiment mais si tu pouvais savoir à quel point moi je t’aime malgré les rares moments où nous nous voyons, c’est très drôle l’impression que j’ai à chaque fois que je te vois, j’ai envie de te protéger contre toute la méchanceté du monde et je m’aperçois à chaque fois que c’est toi qui remontes et me redonnes du courage pour affronter justement ce monde si dur ! Ne trouves-tu pas que c’est merveilleux d’aimer quelqu’un sans avoir besoin de lui, de l’aimer seulement pour lui, parce que l’on sait que cet être est magnifique, eh bien je t’aime comme ça, quand j’entends ton nom, ou que je le lis quelque part je reçois toujours un choc au coeur !
Jean Cocteau (6 mars 1953 Le passé défini vol.2 ).
Photo 1 : Jean Cocteau et Edith Piaf pendant les répétitions du Bel Indifférent, en avril 1940 au Théâtre des Bouffes Parisiens.
Photo 2 : Jean Cocteau, Edith Piaf et Christian Bérard.
Photo 3 : Jean Cocteau, dessin : silhouette d’Edith Piaf dans le Bel Indifférent.
Le livre Recettes pour un ami de Raymond Oliver, avec les illustrations de Jean Cocteau, a été publié en 1964 à la Galerie Jean Giraudoux. Il met en lumière l’amitié de deux artistes : un grand chef étoilé et un poète. En reprenant le célèbre Grand Véfour, dans les Jardins du Palais Royal à Paris, Raymond Oliver sort le restaurant de sa torpeur. Cocteau, qui habite rue de Montpensier, devient rapidement l’un des habitués de l’établissement. A l’heure du déjeuner, il y rencontre Sartre, Beauvoir, Guitry et sa voisine, la gourmande Colette, qui a donné son nom à un Coulibiac de saumon…. Comme elle, Cocteau a sa table, mais il lui arrive de se faufiler derrière le bar pour concocter de savants cocktails. Peu à peu, l’idée de révéler les recettes qui les lient pousse les deux amis à les rassembler : homard grillé Orphée, Canard froid Aigle à deux têtes, Jambon soufflé au Potomak, Pintadeau Jean Cocteau, Chop d’agneau Milly-la Forêt, Macarons Dargelos, Chacune est accompagnée de délicieuses anecdotes.
Un beau livre au charme fou que les Editions de L’Epure ont réédité en octobre dernier. A offrir, regarder, partager et goûter…
https://www.epure-editions.com
Coup d’envoi de Jean Cocteau pour un match de football à Milly-la-Forêt. Elégantissime en toutes circonstances…
Aujourd’hui Jean Cocteau aurait 129 ans s’il n’avait pas traversé le miroir…
Photo : Le Sang d’un poète film, 1930
« Les miroirs sont des portes par lesquelles la mort va et vient. Ne le dites à personne. »
Orphée 1925.
Jean Cocteau aimait écrire des lettres et des poèmes à Jean Marais. Parfois, il les glissait, la nuit, sous la porte de sa chambre… Qui resterait insensible à une si délicate attention ?
Aujourd’hui, je vous ai choisi celui-ci :
« Si mon nom quelque jour se fixe en une étoile
Et si des jeunes coeurs aiment la regarder
Ils sauront le secret des forces de ma moelle
Et quel ange au travail vint doucement m’aider.
Que serais-je sans toi ? Pareil à ces poètes
Qui portent des lauriers de bronze sur la tête
Et qui rôdent tout seul sur de vagues chemins !
Moi je marche sur la couronne de tes mains. »
Jean Cocteau : Couronne de Mains
Alors que le tournage de La Belle et la Bête se termine, on avertit Cocteau et Jean Marais qu’une propriété du XVIIe siècle est à vendre dans une bourgade proche de Fontainebleau : Milly-la-Forêt. Entourée de douves, encadrée de tourelles, la Maison du Bailli semble surgir d’un conte de Perrault. Dès la première visite, les deux hommes sont conquis par le verger, le petit pont couvert de végétaux, la proximité de la forêt. En 1947, après avoir signé l’acte d’achat, les nouveaux propriétaires se partagent les lieux : rez-de-chaussée commun; premier étage pour le poète; grande pièce sous les toits pour le comédien.
Après avoir enjambé les marches d’un perron encadré par deux sphinges, les visiteurs pénètrent dans le vestibule. Dans le salon, un tableau de Christian Bérard représentant la rencontre d’Œdipe et du Sphinx surplombe un canapé victorien. Sur un tapis de la Savonnerie sont dispersés des animaux en bois, en bronze ou en papier mâché : biches, licorne, coq, flamants roses. Dans son bureau, Cocteau a rassemblé souvenirs, cadeaux, tableaux et livres. Des dessins et des photographies sont punaisés sur le mur, au-dessus de sa table de travail. Dans la chambre adjacente, un lit à baldaquin fait face à une fenêtre qui ouvre sur le Château de la Bonde. Un couple de gardiens veille sur le jardin, la cuisine, les chats et les chiens. Ainsi que sur le potager et les plantations. Cocteau réside dans cette maison jusqu’à son décès, le 11 octobre 1963.
Restaurée grâce à Pierre Bergé, la demeure est ouverte au public depuis 2010. Le 30 juin prochain, elle entrera dans sa période estivale et, accueillera, les samedis et dimanches, visiteurs ou promeneurs.
http://maisoncocteau.net
http://maisoncocteau.net/informations-pratiques
Par catégorie
Les archives
- Instagram Error :Bad Request