« Il est triste de jouer à cache-cache dans ce monde où l’on devrait se serrer les uns contre les autres. »
Jean Cocteau
« Il est triste de jouer à cache-cache dans ce monde où l’on devrait se serrer les uns contre les autres. »
Jean Cocteau
Un voile clair, un voile épais
Recouvre notre destinée
Mais l’étoile qui nous est née
Demeure une étoile de paix.
Peuvent-ils nous mentir, les astres
Ou se trompent-ils de cent ans ?
Et confondent-ils les désastres
Dans la perspective du temps ?
Étoiles, faites des mensonges !
Je crois mon amour et mes songes.
Jean Cocteau
Je préfère être pessimiste. Je l’ai toujours été, par optimisme. J’espérais trop pour ne pas me mettre en garde contre une déception. Jean Cocteau
Dessin : Le Mystère de Jean l’Oiseleur
Pourquoi j’aime tant
L’un aime plus – Toujours – Quand même
C’est la dure, la sombre loi,
Alors songe s’il faut que j’aime que toi !
Pour aimer encore plus que toi !
Jean Cocteau
Poème à Jean Marais
Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue,
Tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse,
Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage,
Tu dis que tu m’aimes alors moi j’ai peur.
Jean Cocteau
« Ayant admis mon irresponsabilité d’artiste, je soigne les responsabilités de mon cœur. Je ne les laisse jamais contrecarrer mon travail. Voilà me diront nos juges, une vie sans feu et qui se résigne. J’avoue préférer cette braise à un feu de joie… L’amitié ne soupçonne, ni ne guette, ni se livre aux reproches. Son rôle sera d’y voir pour ceux que les extravagances de l’amour aveuglent, de les aider dans le bonheur, s’ils l’atteignent, et dans le malheur, s’ils en reçoivent les coups. Ceci dit, l’amitié se devra mêler de l’amour avec prudence, faute de quoi son appui risque de prendre un air de manœuvre au bénéfice de sa préservation… Le métal de l’amitié s’avère incorruptible »
(Jean Cocteau, Journal d’un inconnu, les Cahiers Rouges – Grasset).
Calligraphe à sa façon, il exécutait ses dessins au stylo bille. « Les poètes ne dessinent pas, disait-il, mais dénouent l’écriture pour la renouer autrement.
Dessin de Jean Cocteau dessiné au stylo bille
Jean Cocteau immense artiste, parle de son métier « d’artiste-poète » :
On fouille la nuit. Il y en chaque homme une nuit qu’il connaît très mal. Pour moi, un poète, c’est un homme qui est au service de forces qu’il connaît très mal. Nous sommes la main-d’œuvre d’un « moi » que nous connaissons très mal, qui n’a rien à voir avec notre « moi » de surface, et surtout rien à voir avec le « moi » de légende qu’on nous invente.
La vie d’un poète n’est pas drôle. Les Muses sont des dames terribles, des mantes religieuses qui vous mangent pendant l’accouplement, pendant l’amour.
Beaucoup d’écrivains s’imaginent, quand je parle humblement de cet état modeste du poète qui n’est que la main-d’œuvre de forces profondes qu’il ne connaît pas, que je parle de l’inspiration, alors que c’est une expiration : ils s’imaginent qu’on reçoit quelque chose d’un ciel, alors que cela vient de nos ténèbres profondes, de la nuit du corps humain. Ce n’est pas une inspiration mais une expiration, quelque chose qui sort de nous.
Photo : Jean Cocteau dans son appartement par Willy Maywald
Une élection étonnante pour celui qui revendiquait depuis toujours son indépendance d’esprit. Reçu à l’Académie, le 20 octobre 1955, dans un discours, il dressait son propre portrait avec humour : « Qui donc avez-vous laissé s’asseoir à votre table ? Un homme sans cadre, sans papiers, sans halte. C’est-à-dire qu’à un apatride vous procurez des papiers d’identité, à un vagabond une halte, à un fantôme un contour, à un inculte le paravent du dictionnaire, un fauteuil à une fatigue, à une main que tout désarme, une épée. »
(Texte de Jean Cocteau recopié dans Le Passé Défini, dessin de Picasso). Copyright Boutique Jean Cocteau.
« Je suis anticonformiste au point d’être contre le conformisme anti-académique »