« Ayant admis mon irresponsabilité d’artiste, je soigne les responsabilités de mon cœur. Je ne les laisse jamais contrecarrer mon travail. Voilà me diront nos juges, une vie sans feu et qui se résigne. J’avoue préférer cette braise à un feu de joie… L’amitié ne soupçonne, ni ne guette, ni se livre aux reproches. Son rôle sera d’y voir pour ceux que les extravagances de l’amour aveuglent, de les aider dans le bonheur, s’ils l’atteignent, et dans le malheur, s’ils en reçoivent les coups. Ceci dit, l’amitié se devra mêler de l’amour avec prudence, faute de quoi son appui risque de prendre un air de manœuvre au bénéfice de sa préservation… Le métal de l’amitié s’avère incorruptible »

(Jean Cocteau, Journal d’un inconnu, les Cahiers Rouges – Grasset).